Quand elle m'écrivait
Jeudi 22 septembre 1999
[...] Excellente soirée... Le destin m'a donné quelques minutes d'éternité... L'éternité se noie dans une larme de sang.
Septembre 1999.
Avons nous tous ce même regard...
Cette même pluie derrière les paupières...
Cette perle figée au coin de l'oeil...
Cette volonté farouche
De redresser la tête...
Cette lâcheté réelle
De la tenir baisser...
Avons nous tous ce même regard...
Cette lutte volontaire
Pour s'oublier...
Cet abandon de soi
Sursis fatal...
Avons nous tous ce même regard...
Cette quête de l'inaccessible...
Cette recherche de l'idéal...
Et garder cependant le cap...
Éviter ses récifs...
Avons nous tous ce même regard...
Ces épaves flottantes...
Ces survies de nos naufrage...
Et la volonté de nous accrocher encore,
A la planche de notre salut...
Avons nous tous ce même regard...
Sombre et froid...
Tendre et doux...
Complice dans le souvenir...
Lié par la douleur...
Avons nous tous ce même regard...
Cette même pluie derrière les paupières...
Cette perle figée au coin de l'oeil...
Octobre 1999.
Le souffle lointain d'un soleil couchant...
L'écho d'une ombre dans le ciel...
La caresse impudique d'une promesse...
La douceur d'une larme...
Le viol du doigt qui suit le trajet de cette larme...
L'esquisse d'un sourire comme une réponse...
Revenir à la vie est douloureux...
L'air qui déchire les poumons...
La lumière qui blesse les yeux...
L'impression irréelle de tout redécouvrir...
Se construire un nouveau soi...
Accepter Hier pour ce qu'il est...
Cesser d'espérer en un demain incertain,
Et apprendre cet aujourd'hui,
Qui se vit...
Recommencer à palpiter...
Pour savoir encore Vibrer...
Reconquérir la Volonté...
Cette Volonté Désespérée de Croire...
Un de ces jours où tout pourrait être possible...
Un de ces jours où l'infini frôle l'éternité...
Octobre 1999.
voilà comment certains cadeaux tombent du ciel...
Pas de météo aujourd'hui, la vie est presque trop belle pour avoir envie de vous la partager...
Un de ces jours où le soleil caresse le visage....
Un de ces jours où demain devient certain...
Octobre 1999.
Une voix s’élève tendre et masculine...
Incompatibilité des termes...
Une main ferme et solide,
Prend possession de ma taille...
Des lèvres me frôlent...
Sensualité...
Deux voix se fondent en une...
La voix féminine sonne comme un écho...
Un doux bercement, deux rythmes qui s'osmosent...
Un cri comme un souffle...
Le plaisir...
Un regard doux, possesseur, sûr...
Abandon...
Mon corps est désormais cet appel...
Ma vie se fait douceur...
Ma certitude devient avenir...
Et qu'importe ce demain inaccessible,
Quand il existe aujourd'hui...
Une main se tend vers mon visage...
En une caresse elle y dessine le chemin d'une larme...
En un frôlement elle efface tout...
Un vent se lève, m'emporte, me noie...
Je ferme les yeux...
Cette vague qui monte en moi...
S'appelle Délivrance...
Un de ces jours où ma folie est la votre...
Un de ces jours où je suis ce que vous m'avez faite...
Un de ces jours où le regard de l'Autre me rend à moi-même...
Novembre 1999.
Le ventre maternel me recueille...
Le ventre naturel m'accueille...
La vie reprend ses droits primales...
Retour à un état primaire...
Un cocon de douceur...
La moiteur obscur de la sécurité...
Les sens s’aiguisent, enfin libérés...
Sensations plus fortes, plus vraies...
Retour à la vie...
Douleur...Arrachement...
Émotion...Sacrifice...
Folie...Incohérence...
Retour à la lumière...
Réentendre...
Revoir...
Ressentir...
Vibrations...
Comprenne qui pourra, qui voudra
Novembre 1999.
Et me nourrir de tes effluves...
Et me noyer dans ton essence...
Et m'ensevelir sous ton étreinte...
Et m'aveugler de ta substance...
M'oublier sous ton amour...
Survivre enfin à soi-même...
S'abandonner enfin...
Cesser de Croire...
Et laisser La foi aux incroyants...
Et laisser La haine aux infidèles...
Et laisser L'insulte aux fanatiques...
Et laisser L'espoir aux humains...
Devenir Conviction...
Naître Certitude...
Se construire Autre...
Entendre Son écho...
Et fermer la main sur un poing serré...
Et écouter un regard...
Et regarder...
Rien qu'une fois...
Dans la porte entrouverte...
Comprenne qui pourra, qui voudra
Décembre 1999.
Le silence s’éveille dans un souffle...
A breath...
L'éternité se paralyse sur notre présent...
Deux regards...
Frôlement de l’indécence...
Reconnaissance..Renaissance...
Un battement s’échappe...
Un battement trébuche, s'accélère...
Douce chaleur...
Tendre tension...
Deux peaux s'appellent, se parlent...
Une main survole...
Les lèvres d'un calice se tendent...
La nuque se plie : Dévotion...
Les miroirs de nos âmes se happent...
Se noyer dans cette tendre détermination...
Se briser dans cette douce violence...
Laisser partir la voix du corps...
Entendre le souffle se faire soupir...
Désirer le soupir devenir plainte...
Ecouter la plainte être cri...
Rendre à l'univers son mouvement...
Poursuivre la course éternelle...
Atteindre la lumière...
Fondre dans le chaos...
Et redécouvrir la théorie des origines...
Un de mes jours nouveaux...
Un de mes jours chaos...
Décembre 1999.
> Le visage de 1999 ?
Celui d'un homme qui me dit : " j'ai promis de toujours prendre soin de toi... Veillez à ce que tu ne souffres pas en fait parti..."
Janvier 2000.
Deux regards se frôlent...
Indécence...
Deux corps se souviennent...
Incandescence...
Eveil de l’intimité...
Tension magnétique...
La main se tend par réflexe
Le contact devient vital
La chaleur monte
Le souffle devient langoureux...
Arc félin dans la réponse
Sensualité de la douceur
La tendresse se diffuse
Le souffle se ralentit
Réveil de sensation...
Contraction électrique...
Le corps est Rythme...
Lent...long...lourd...
La chaleur devient Universelle
Le frôlement se fait connexion
Sentir perler la rosée...
Goûter l'Attente...
La tendresse envahit
Le frôlement est réponse
Début de vibration...
Crampe spamatique...
L'onde s'enfle
Le feu devient brasier
Et cette peau, ce corps...
Qui répond...
Se fondre en l'autre...
L'impact propage la vague...
Douceur Absolu...
Chaleur Bienfaisante...
Créer...Etre Vibration
Vertige de l'absolu...
Le brasier s'est fondu en lave...
S'abandonner à la vague qui monte, se répand...
Surprise...Émotion...
La bouche qui s'ouvre en un cri désarticulé,
Pour déborder de ce trop-plein...
Ce regard voile de folie violente...
Crispation Totale
Pour n’être que Le Spasme...
Ressentir La Paix...
Baigner dans La Douceur...
Avril 2000.
Là où se noie mes envies...
Se dilue l'eau de ma folie...
La douleur de la différence
Est devenue une autre évidence...
L’océan s’éteint
Dans un soleil peint...
Ce demain inaccessible
Détient la constance d'une cible...
Je m’étouffe...
Et ce souffle qui
Cependant me pousse...
Me fuit...
La solution de vos mensonges
Reste a jamais pour moi
De ne plus Vous Croire...
La solution de vos omissions
Reste a jamais pour moi
De ne plus Vous donner Raison...
Un de ces jours nouveaux ou les chaines se rompent...
Un de ces jours nouveaux ou la nuque se plie dans l'Appel d'une autre soumission...
Croire relève parfois du fanatisme...
Avril 2000.
Chimie libératrice...
L’inaccessible vérité...
Esprits verrouillés...
Connaitre l’Extrême et savoir que LA Fin elle-même le sera...
Vivre dans une étincelle de folie...
Frôler l'Absolu et connaitre La Seule Vérité...
Celle d'avoir pu T'aimer...
Un de ces jours qui n'existait pas...
Un de ces jours auquel je ne croyais pas...
Mai 2000.
Le fait d'accepter de s'en remettre à l'autre prouve simplement la confiance et une volonté d’être totalement avec/ a l'Autre.
Et étant donner que c'est une démarche volontaire, il s'agit bel et bien d'une prise en charge de sa vie.
Qui aurait suffisamment confiance en son partenaire pour lui remettre le destin de sa propre vie entre les mains ?
Je parle de démarche consciente et consentie.
Éprouvez la notion de confiance, comprenez la force de caractère pour aller à l'encontre de l'instinct et la volonté nécessaire à plier au désir d'autrui.
Je parle d'Appartenance totale et sans concession.
Je le dis et le répète, je ne trouve aucun plaisir dans la douleur, mes terminaisons nerveuses sont les mêmes que les autres, j'ai en horreur la douleur. Cependant quand un scalpel cisaille ma peau pour y apposer La Marque de l'Autre, je serre les dents parce qu'en fait c'est bel et bien le résultat qui compte. A la fin je porterais de façon
inaliénable une marque qui prouve mon appartenance à Lui ; une preuve autrement plus tangible qu'un anneau.
Je parle de BDSM en tant que moyen pas en tant que finalité en soi, c'est sans doute là, la différence.
Le BDSM n'est qu'une solution entre autres pour me verrouiller à Lui et non pas une fin en soi.





